L'IPM appuie l'appel du Groupe mondial de travail sur la prévention du VIH, à ajouter un milliard $ en fonds publics pour la R & D de microbicides

Silver Spring, MD - Le Partenariat international pour des microbicides (IPM) a exprimé son appui à la recommandation d'investissements additionnels de 3,8 milliards $ d'ici à 2005 pour les programmes de prévention existants, formulée dans le nouveau rapport du Groupe mondial de travail sur la prévention du VIH [Global HIV Prevention Working Group].

En particulier, l'IPM s'est dit satisfait que le rapport signale le besoin de développer de nouveaux moyens technologiques pour la prévention, en recommandant que le secteur public investisse un milliard de dollars additionnels pour la recherche de vaccins contre le VIH/sida et un milliard de dollars additionnels pour la recherche de microbicides.

« La communauté mondiale doit consacrer d'importantes ressources supplémentaires à la recherche de nouveaux outils préventifs afin d'ajouter à l'inventaire de la prévention combinée. Le financement public pour la recherche et le développement devrait être augmenté d'un milliard de dollars pour des vaccins anti-VIH/sida et d'un milliard de dollars pour des microbicides » [trad.] a affirmé le Groupe de travail dans son rapport.

« Ce rapport sur les besoins mondiaux en matière de prévention du VIH constitue la première analyse de haut niveau qui considère pleinement l'importance de mettre au point de nouvelles technologies de prévention » a observé Zeda Rosenberg, Sc.D., directrice générale de l'IPM.

Mme Rosenberg a affirmé que l'ajout d'un milliard $ en fonds publics permettrait de réaliser pleinement le développement des microbicides candidats les plus prometteurs, jusqu'au terme d'essais cliniques de phase III, et d'entamer le travail préparatoire pour une distribution efficace de cette technologie cruciale.

Un microbicide est un produit (par exemple une gelée ou une crème) que la femme pourrait utiliser, lors de relations sexuelles, afin de prévenir ou de réduire considérablement la possibilité de contracter le VIH et d'autres organismes qui causent des maladies. Idéalement, un microbicide pourrait être utilisé sans même que le partenaire sexuel s'en rende compte. Un microbicide pourrait prendre aussi la forme d'une pellicule protectrice, d'un suppositoire ou d'un dispositif vaginal à libération graduelle (éponge ou anneau).

Des microbicides sont nécessaires principalement pour protéger les femmes, qui sont particulièrement vulnérables à contracter le VIH lors de la pénétration sexuelle. Sur le plan biologique, la femme y est quatre fois plus vulnérable que l'homme, dans une pénétration sexuelle. À l'heure actuelle, quelque 42 millions de personnes vivent avec le VIH. L'an dernier, 2 des 5 millions de personnes qui ont contracté l'infection à VIH étaient des femmes. La recherche porte à croire qu'un produit microbicide dont l'efficacité ne serait même que partielle et qui ne serait à la portée que d'un nombre limité de femmes, dans le monde, pourrait permettre d'éviter près de 3 millions de cas de VIH en seulement trois ans.

« Plusieurs femmes n'ont pas le pouvoir de se protéger au moyen des stratégies existantes de prévention du VIH, comme la monogamie mutuelle, l'abstinence, le traitement des infections transmissibles sexuellement et le port d'un condom » signale Rosenberg.

L'IPM a été créé au printemps 2002, grâce à un octroi de 15 millions $ US de la Fondation Rockefeller. Depuis, l'initiative a reçu d'importantes contributions financières de gouvernements de l'Europe ® le Danemark, l'Irlande, les Pays-Bas, la Norvège et le Royaume-Uni ® auxquelles se sont ajoutés 60 millions $ de la Fondation Bill & Melinda Gates ainsi que des contributions de la Banque mondiale et du Fonds des Nations Unies pour la population.

L'IPM est à l'affût des nouvelles technologies microbicides les plus prometteuses et il établit des partenariats entre les secteurs public et privé, pour accélérer et optimiser le développement de produits à toutes les étapes, notamment la recherche sur la formulation et le mode de libération, les essais cliniques et la fabrication. De plus, l'IPM rapproche des experts de l'industrie et il procède à des investissements ciblés pour développer des ressources et des technologies qui seront partagées avec d'autres, afin de faire progresser le domaine dans son ensemble. Ces activités de renforcement des capacités incluent des essais modèles sur des animaux, le développement de sites d'essais cliniques ainsi que des recherches sur la formulation et le mode de libération.

Outre la Dre Rosenberg, qui est détentrice d'un doctorat scientifique spécialisé en microbiologie de l'Université Harvard et qui a une vaste expérience en recherche sur le VIH/sida, l'IPM a le privilège d'être dirigé par un conseil d'administration où siègent d'éminents spécialistes et dont le président est le Dr Mahmoud Fathalla, d'égypte, professeur d'obstétrique et de gynécologie, qui fut directeur du Programme spécial de recherche, développement et formation à la recherche, mené conjointement par le PNUD, l'UNFPA, la Banque mondiale et l'OMS.


Le Partenariat international pour des microbicides (IPM) a été établi en 2002 afin d'accélérer la découverte, le développement et la disponibilité de microbicides pour prévenir la transmission du VIH. Ses buts sont d'optimiser l'efficacité de tous les efforts afin de fournir dès que possible un microbicide sûr et efficace.