Les leaders mondiaux appelés à redoubler d’efforts pour le développement de vaccins et de microbicides pour prévenir le VIH

NEW YORK, mardi 2 juin 2005 – Des chercheurs et des leaders mondiaux rassemblés aujourd’hui à la Réunion de haut niveau sur le VIH/sida, à l’Assemblée générale des Nations Unies, ont exhorté les gouvernements du monde entier à enrichir leurs efforts actuels par un volet de développement de nouvelles technologies, comme les microbicides et les vaccins, contre la propagation du VIH. Des vaccins et des microbicides pourraient contribuer à vaincre l’épidémie et à accroître la capacité des femmes de se protéger de l’infection par le VIH.

Les ministres de la Santé et des Sciences du Brésil et de l’Inde et des représentants du Rwanda se sont joints à des dirigeants de l’ONU, du Partenariat international pour des microbicides (IPM) et de l’Initiative internationale pour un vaccin contre le sida (IAVI), pour discuter de l’importance des nouvelles technologies de prévention du VIH, et des défis liés au stigmate qui entravent souvent les efforts nationaux de lutte contre l’épidémie.

« La recherche d’un vaccin contre le VIH a considérablement progressé, mais nous n’avons pas encore de produit viable, a noté le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi A. Annan. Pour réussir, nous devons canaliser des ressources dans la recherche fondamentale et impliquer les communautés dans les essais préventifs. Il en va de même pour le développement d’un microbicide efficace. Par ailleurs, nous devons intensifier les efforts de prévention et renforcer les infrastructures, pour que les gens de partout – en particulier ceux qui en ont le plus besoin – aient un accès immédiat à un éventuel vaccin ou microbicide contre le VIH, dès qu’il sera développé. »

Les discussions ont porté sur de nouvelles technologies préventives prometteuses, comme les microbicides – un produit sous forme de gelée, de crème ou d’ingrédient actif dans un anneau vaginal, qui pourrait être appliqué en topique sur les muqueuses génitales afin de réduire la transmission du VIH lors de relations sexuelles. Le développement de microbicides progresse rapidement. Cinq microbicides candidats sont à l’étape des essais d’efficacité à grande échelle, ou le seront bientôt, cette année. Par le passé, divers vaccins préventifs ont été cruciaux au contrôle d’épidémies virales comme la polio, la variole, la rougeole et plus d’une dizaine d’autres. Aujourd’hui, la quête d’un vaccin contre le VIH/sida reprend de l’élan grâce à de nouveaux efforts scientifiques impliquant plus de 30 produits candidats, dans 20 pays.

« Comme nous le voyons en Inde, il est vital pour les pays à économie émergente d’accroître leur capacité de mener des recherches, dont les bienfaits peuvent dépasser les essais proprement dits, a souligné Kapil Sibal, ministre de la Science et de la Technologie en Inde. Les leaders de ces pays devraient intégrer le développement de vaccins et de microbicides dans leurs réponses complètes au VIH/sida. »

« Le monde a besoin de meilleures solutions à long terme à la pandémie du VIH/sida, a affirmé le Dr Seth Berkley, président et directeur général de l’IAVI. Une collaboration rehaussée – en particulier entre le Nord et le Sud – fait une grande différence. La mobilisation du talent de chercheurs de pays durement frappés, l’accélération des mécanismes de réglementation et d’essais, et le travail avec les communautés, sont des mesures qui permettront de développer plus rapidement de meilleures technologies.

« Les vaccins constituent la meilleure solution à long terme à l’épidémie, et les microbicides, qui pourraient être disponibles d’ici 5 à 7 ans, offrent un espoir au nombre croissant de femmes vulnérables au VIH, a déclaré la Dre Zeda Rosenberg, directrice générale de l’IPM. Les taux d’infection à VIH parmi les femmes ont considérablement augmenté, ces dernières années. Le développement de technologies, y compris d’un microbicide efficace dont l’usage relèverait de la femme, sera une étape fondamentale dans la lutte contre l’épidémie du VIH/sida. »

Le soutien financier à la recherche et au développement de vaccins contre le sida vient principalement du secteur public. Quatre-vingt-dix p. cent (90%) de ce financement est de source gouvernementale, dont 90% des États-Unis, vu la récente augmentation des fonds versés par les U.S. National Institutes of Health. D’autres sources importantes de soutien incluent les fondations philanthropiques, comme le récent engagement de la Fondation Bill and Melinda Gates. En 2004, environ 140 millions $ ont été consacrés à la recherche de microbicides. Le secteur public a versé 85% de ces fonds, dont 75% venaient des États-Unis. La création de nouveaux incitatifs, dont on discute actuellement, pour susciter l’implication de l’industrie dans ce domaine, sera cruciale.

Le mois prochain, les dirigeants des pays membres du G8 examineront les progrès réalisés depuis l’endossement, l’an dernier, de la Global HIV Vaccine Enterprise – une alliance d’organisations indépendantes vouées à l’accélération du développement d’un vaccin préventif contre le VIH. En vue du Sommet du G8 qui se tiendra en Écosse le mois prochain, on a réitéré l’importance d’un appui continu aux vaccins et aux microbicides anti-VIH.

« Le monde entier doit agir dès maintenant pour mobiliser les ressources et la volonté politique nécessaires à rehausser la recherche et le développement de vaccins et de microbicides anti-VIH, a indiqué le Dr Peter Piot, directeur général du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). Nous sommes encore à plusieurs années de la découverte d’un microbicide ou d’un vaccin. Chaque année, le nombre d’infections ne cesse d’augmenter et des millions de vies sont perdues. Le combat contre le VIH/sida peut être gagné – mais il faut investir dans les outils qui nous permettront d’atteindre ce but. »


CONTACTS:
IAVI : Jannette Esguerra, 212-847-1045 ou 917-604-0141, jesguerra@iavi.org
IPM : Larry Miller, 301-608-4267, lmiller@ipmglobal.org

L’IPM (www.IPMglobal.org) a pour but de fournir un microbicide sûr et efficace, le plus tôt possible, aux femmes des pays en développement. Il identifie les technologies les plus prometteuses et il investit ses ressources afin d’aider à en faire des produits que l’on pourra utiliser chez l’humain. À la lumière des progrès de la science, et de l’identification de plusieurs agents microbicides potentiels, on pourrait parvenir à la mise au point d’un microbicide d’ici à la fin de la décennie. L’IPM est dirigé par la Dre Zeda Rosenberg, sa directrice générale, microbiologiste diplômée de l’Université Harvard et militante pour la santé publique. Les bailleurs de fonds de l’IPM sont notamment les gouvernements du Canada, du Danemark, de l’Irlande, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, du Royaume-Uni et des États-Unis, ainsi que la Commission européenne, la Fondation Bill and Melinda Gates, la Fondation Rockefeller, la Banque mondiale et les Nations Unies.

L’IAVI (www.iavi.org) est un organisme mondial à but non lucratif voué à l’accélération du développement d’un vaccin pour prévenir l’infection par le VIH et le sida. Fondée en 1996 et établie dans 23 pays, l’IAVI et son réseau de collaborateurs recherchent et développent des vaccins candidats. L’IAVI milite aussi pour que les vaccins soient une priorité mondiale et pour qu’un éventuel vaccin anti-VIH soit accessible à tous ceux qui en ont besoin. Ses bailleurs de fonds et donateurs sont notamment la Fondation Bill and Melinda Gates, la Fondation Rockefeller, les Fondations Alfred P. Sloan et Starr; la Commission européenne; les gouvernements du Canada, du Danemark, de l’Irlande, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, du Royaume-Uni et des États-Unis; des organisations multilatérales comme la Banque mondiale; des donateurs corporatifs tels que BD (Becton, Dickinson & Co.), Continental Airlines et DHL; d’importants organismes de charité dans le domaine du VIH/sida, comme Crusaid, Deutsche AIDS Stiftung et la Fondation Until There’s A Cure; et d’autres donateurs privés comme le Phoebe W. Haas Charitable Trust B.