L’IPM salue l’octroi de 15 millions $CAD à la recherche et au développement de microbicides pour protéger les femmes contre le VIH

L’Agence canadienne de développement international s’engage, à l’occasion de la Journée mondiale du sida 2004 (sur le thème « Femmes, filles, VIH et sida »)

SILVER SPRING, MD (1er décembre 2004) – Le Partenariat international pour des microbicides (IPM) félicite l’Agence canadienne de développement international (ACDI) pour son octroi de 15 millions $CAD à l’effort mondial pour développer des microbicides topiques sûrs et efficaces qui protégeront les femmes et les filles contre le VIH. Annoncée à l’occasion de la Journée mondiale du sida, cette contribution aidera à soutenir le développement de produits microbicides et la réalisation d’essais cliniques.

« Nous nous réjouissons de la décision du Canada d’investir dans le développement de nouveaux moyens pour aider les femmes et les filles à se protéger contre le VIH, déclare la Dre Zeda Rosenberg, directrice générale de l’IPM. En particulier, nous félicitons l’honorable Aileen Carroll, ministre de la Coopération internationale, d’avoir reconnu que plusieurs femmes, dans les pays en développement, sont dans une situation pénible où elles n’ont pas le pouvoir d’insister sur l’usage du condom auprès de leurs partenaires. Les microbicides constituent pour elles le meilleur espoir d’éviter l’infection à VIH. »

Les microbicides ont été au centre de l’attention à la Conférence internationale sur le sida de 2004 (Bangkok) en tant que technologie parmi les plus prometteuses pour la prévention du VIH. Ces produits pourront prendre la forme d’une gelée ou crème, ou d’un ingrédient contenu dans un anneau intra-vaginal à effet prolongé. Des experts croient qu’un microbicide qui ne serait même que partiellement efficace pourrait prévenir 2,5 millions de cas de VIH en 3 ans, réduisant de manière significative le taux mondial d’infection à VIH parmi les femmes. Avec un investissement mondial additionnel d’environ un milliard $US au cours des cinq prochaines années, on estime qu’un microbicide pourrait devenir disponible d’ici 5 à 10 ans.

« Cet investissement du gouvernement canadien permettra à l’IPM de trier des agents microbicides potentiels et d’élargir les essais cliniques pour identifier les candidats les plus prometteurs, souligne le Dr Mark Wainberg, directeur du Centre sida de l’Université McGill et président de la Conférence internationale sur le sida de 2006 à Toronto. Les microbicides seront une option de prévention du VIH qui sauvera des vies, chez les femmes. »

Dans le monde, près de la moitié des personnes qui vivent avec le VIH/sida sont des femmes. En Afrique subsaharienne, les trois quarts des jeunes vivant avec le VIH sont des femmes; et l’épidémie croît presque 2 fois plus rapidement chez elles que chez les hommes du même âge. Pour attirer une attention planétaire sur cette tendance, la Journée mondiale du sida de 2004 est consacrée au thème « Femmes, filles, VIH et sida ».

« Par ce geste d’appui remarquable, le Canada devient un chef de file mondial de la lutte des femmes contre le VIH/sida, affirme Marc-André LeBlanc, coordonnateur du Réseau du groupe d’action sur les microbicides (MAG-Net), une coalition canadienne de quelque 30 ONG et chercheurs intéressés par les microbicides. La protection et la réalisation du droit humain à la plus haute norme atteignable de santé exigent des mesures proactives pour mettre à la disposition de tous les individus des moyens de prévention du VIH qui soient accessibles, abordables et entièrement contrôlés par eux. »

Les microbicides sont considérés comme une avenue prometteuse pour la protection des femmes des pays en développement, qui n’ont pas toujours le pouvoir social d’insister sur l’abstinence ou la monogamie auprès d’hommes plus âgés et puissants qu’elles – comme leurs époux. Dans plusieurs régions du monde, le plus important facteur exposant les femmes à un risque d’infection à VIH est le fait d’être pauvre, jeune et mariée. En outre, sur le plan biologique, les femmes sont deux fois plus susceptibles de contracter le VIH que les hommes, lors d’un rapport sexuel.

Par l’engagement de l’ACDI, le Canada est un nouveau pays à joindre les rangs des donateurs de l’IPM. L’IPM a été fondé en 2002 grâce à une subvention initiale de la Fondation Rockefeller. Ses bailleurs de fonds actuels sont notamment les gouvernements du Royaume-Uni, de l’Irlande, des Pays-Bas, de la Norvège et du Danemark, ainsi que la Fondation Bill and Melinda Gates, la Banque mondiale et le Fonds des Nations Unies pour la population.

À propos du Partenariat international pour des microbicides

L’IPM a été créé en 2002 afin d’accélérer le développement et l’accessibilité de microbicides pour prévenir la transmission du VIH. Il a pour but d’améliorer l’efficacité de tous les efforts pour fournir un microbicide sûr et efficace le plus tôt possible. Pour plus d’information, voir le site Internet de l’IPM à www.ipm-microbicides.org.

À propos du Réseau du groupe d’action sur les microbicides (MAG-Net)

Le MAG-Net est une coalition de 30 organismes canadiens de lutte contre le VIH/sida et de santé sexuelle et génésique, d’ONG de développement international et de chercheurs intéressés par la promotion du développement d’autres méthodes de prévention du VIH et des infections transmissibles sexuellement. Il est le chapitre canadien de la Campagne mondiale pour les microbicides, une coalition internationale de quelque 180 ONG qui collaborent afin de mobiliser l’appui de responsables de politiques, de leaders d’opinion et du grand public à un investissement accru dans les microbicides et d’autres méthodes de prévention du VIH contrôlées par les usagers.