Des professionnels de la santé de l’Arizona se réunissent à Tucson pour discuter de nouvelles méthodes de prévention du VIH chez la femme

Tucson, Arizona, É.-U. (12 octobre 2005) – Des fournisseurs de services liés au VIH/sida, des scientifiques, des experts médicaux, des militants pour la santé et des responsables des politiques des quatre coins de l’Arizona ont rencontré aujourd’hui une chef de file mondiale de la recherche sur le VIH/sida pour discuter de nouvelles stratégies visant à freiner la propagation de l’épidémie du VIH/sida parmi les femmes. Les femmes représentent près de la moitié des 40 millions de personnes qui vivent avec le VIH/sida, dans le monde; en Afrique subsaharienne, elles constituent 57 p. cent des adultes séropositifs au VIH. Des chercheurs travaillent donc à développer des produits, comme une gelée ou un anneau intravaginal, appelés microbicides et qui aideraient les femmes à se protéger contre l’infection par le VIH.

En plus de constituer une importante menace pour les femmes des pays en développement, l’infection à VIH croît aussi à un rythme alarmant parmi les femmes des États-Unis. Dans ce pays, 26 p. cent des personnes vivant avec le VIH/sida sont des femmes – une proportion qui a plus que triplé en 20 ans. La situation des jeunes femmes est encore plus inquiétante : elles représentent 57 p. cent des nouveaux cas de VIH recensés chez les 13 à 19 ans.

L’événement était coparrainé par des leaders de la lutte au VIH/sida du Sud de l’Arizona – l’Arizona AIDS Policy Alliance, El Rio Community Health Center/Special Immunology Associates, le Southwest Institute for Research on Women et la Southern Arizona AIDS Foundation – et avait pour conférencière invitée la Dre Zeda Rosenberg, directrice générale du Partenariat international pour des microbicides (IPM), un partenariat international public-privé financé en partie par la Fondation Bill and Melinda Gates, la Fondation Rockefeller et le gouvernement des États-Unis, et voué à développer des microbicides sûrs et efficaces.

« Les Arizoniens ont un important rôle à jouer en incitant les États-Unis à intensifier les efforts pour aider les femmes du monde entier à se protéger contre le VIH, a souligné la Dre Rosenberg. Les taux d’infection à VIH parmi les femmes ont considérablement augmenté, ces dernières années. Le développement d’un microbicide efficace dont l’usage relèverait de la femme sera une étape marquante dans la lutte contre l’épidémie du VIH/sida. »

L’événement, intitulé « Microbicides to Prevent HIV and AIDS: The Status of Science and Clinical Trials » [« Des microbicides anti-VIH/sida : l’état de la science et des essais cliniques »], était le premier à réunir des leaders arizoniens de la lutte contre le VIH/sida pour discuter de la féminisation de l’épidémie mondiale et de l’importance de nouvelles méthodes préventives comme les microbicides pour réduire la propagation du VIH chez les femmes et les filles. Un microbicide est un produit, comme une crème ou une gelée topique, ou un ingrédient contenu dans anneau vaginal, qui réduirait le risque de transmission du VIH lors de relations sexuelles. Cinq microbicides candidats sont présentement à l’étape d’essais d’efficacité à grande échelle; et un microbicide efficace pourrait être accessible aux femmes d’ici cinq à sept ans.

« La science des microbicides progresse rapidement et nous devons revendiquer à ce chapitre un appui rehaussé, a noté la Dre Sally Stevens, directrice générale du Southwest Institute for Research on Women. La discussion d’aujourd’hui a démontré que l’épidémie du VIH/sida a un impact disproportionné sur les femmes du monde entier. »

Outre la science des microbicides, les participants ont discuté de la récente introduction de la Microbicide Development Act of 2005 à la Chambre des représentants des États-Unis. Le projet de loi, proposé par le représentant Raul M. Grijalva du 7e district de l’Arizona, autoriserait la création d’une Unité de recherche et de développement de microbicides, au sein des National Institutes of Health (É.-U.), et rehausserait l’implication de la U.S. Agency for International Development (USAID) et des Centers for Disease Control and Prevention dans les activités liées aux microbicides. Le représentant états-unien de Tucson, Jim Kolbe (du 8e district de l’Arizona), qui occupe une position de leadership au sein du House Appropriations Committee, se fait un champion de cette cause depuis plusieurs années; il appuie notamment des efforts de l’USAID pour développer un microbicide sûr, efficace et abordable pour les femmes du monde en développement.

>> Voir l’exposé présenté par la Dre Zeda Rosenberg (fichier PowerPoint)

L’IPM
L’IPM a pour but de fournir un microbicide sûr et efficace, dès que possible, aux femmes des pays en développement. Il identifie les technologies les plus prometteuses et il investit ses ressources afin d’aider à en faire des produits que l’on pourra utiliser chez l’humain. À la lumière des progrès de la science, et de l’identification de plusieurs agents microbicides potentiels, on pourrait parvenir à la mise au point d’un microbicide d’ici à la fin de la décennie. L’IPM est co-convocateur de la Coalition mondiale sur les femmes et le sida de l’ONUSIDA. Il est dirigé par la Dre Zeda Rosenberg, sa directrice générale, microbiologiste diplômée de l’Université Harvard et militante pour la santé publique.

Les bailleurs de fonds de l’IPM sont notamment les gouvernements du Canada, du Danemark, de l’Irlande, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, du Royaume-Uni et des États-Unis, ainsi que la Commission européenne, la Fondation Bill and Melinda Gates, la Fondation Rockefeller, la Banque mondiale et les Nations Unies.