Des dirigeants africains rencontrent des responsables sanitaires internationaux pour discuter de microbicides qui protégeraient les femmes contre le VIH

Maputo, Mozambique, 30 mai 2005 – Des dirigeants africains, dont le ministre de la Santé du Mozambique, le Dr Paulo Ivo Garrido, et la présidente de la Fondation du développement de la communauté au Mozambique, Graça Machel, ont rencontré aujourd’hui des responsables sanitaires internationaux pour discuter des activités actuelles visant le développement d’un microbicide qui protégerait les femmes contre l’infection par le VIH. Les femmes constituent à présent plus du trois quart des jeunes qui vivent avec le VIH/sida, en Afrique, où l’épidémie du sida se féminise rapidement.

« Le monde entier doit agir dès maintenant pour mobiliser les ressources et la volonté politique nécessaires à rehausser la recherche et le développement de microbicides, a affirmé Graça Machel, ancienne première dame du Mozambique. Chaque année, le nombre d’infections ne cesse d’augmenter et des millions de vies sont perdues. Le combat contre le VIH/sida peut être gagné – mais il faut investir dans les outils qui nous permettront d’atteindre ce but. »

Un microbicide est un produit comme une crème ou une gelée topique, ou un ingrédient contenu dans anneau vaginal, qui réduirait le risque de transmission du VIH lors de relations sexuelles. Les femmes sont biologiquement plus vulnérables à l’infection par le VIH et, dans plusieurs sociétés, elles n’ont souvent pas le pouvoir de s’abstenir de relations sexuelles ou d’insister sur l’usage du condom, même avec leur époux. Un microbicide dont le contrôle relèverait de la femme permettrait à celle-ci de se protéger du VIH. Cinq microbicides candidats sont à l’étape des essais d’efficacité à grande échelle, ou le seront bientôt, en Afrique; ils impliqueront plus de 30 000 participantes à travers le continent ainsi qu’en Inde.

« De nouvelles technologies de prévention comme les vaccins et les microbicides sont essentielles pour renverser le VIH au Mozambique, a déclaré le ministre mozambicain de la Santé, le Dr Paulo Ivo Garrido. Plus de 1,3 million de personnes vivent déjà avec le VIH, dans notre pays. Nous collaborons étroitement avec la communauté internationale, à faire connaître les microbicides et à promouvoir de nouveaux moyens pour prévenir la propagation du VIH. »

Cet été, le Partenariat international pour des microbicides (IPM), acteur important du développement de microbicides, amorcera des essais cliniques en Tanzanie, au Rwanda et en Afrique du Sud pour évaluer l’innocuité de candidats prometteurs. La Dre Zeda Rosenberg, directrice générale de l’IPM, a participé à la rencontre de Maputo pour informer la communauté, les organismes internationaux, les donateurs, les chercheurs et les dirigeants d’ONG à propos des microbicides et pour mobiliser des appuis afin d’assurer la distribution rapide d’un éventuel microbicide, dès qu’il sera développé.

« Les microbicides, qui pourraient être disponibles d’ici 5 à 7 ans, offrent un espoir immédiat au nombre croissant de femmes vulnérables au VIH, a ajouté la Dre Rosenberg. Les taux d’infection à VIH parmi les femmes ont considérablement augmenté, ces dernières années. Le développement d’un microbicide efficace dont l’usage relèvera de la femme sera une étape fondamentale dans la lutte contre l’épidémie du VIH/sida. »

L’IPM

L’IPM a pour but de fournir un microbicide sûr et efficace, le plus tôt possible, aux femmes des pays en développement. Il identifie les technologies les plus prometteuses et il investit ses ressources afin d’aider à en faire des produits que l’on pourra utiliser chez l’humain. À la lumière des progrès de la science, et de l’identification de plusieurs agents microbicides potentiels, on pourrait parvenir à la mise au point d’un microbicide d’ici à la fin de la décennie. L’IPM est co-convocateur de la Coalition mondiale sur les femmes et le sida de l’ONUSIDA. L’IPM est dirigé par la Dre Zeda Rosenberg, sa directrice générale, microbiologiste diplômée de l’Université Harvard et militante pour la santé publique.

Les bailleurs de fonds de l’IPM sont notamment les gouvernements du Canada, du Danemark, de l’Irlande, des Pays-Bas, de la Norvège, du Royaume-Uni et des États-Unis, ainsi que la Commission européenne, la Fondation Bill and Melinda Gates, la Fondation Rockefeller, la Banque mondiale et les Nations Unies.