La Belgique annonce une contribution de 3 millions d’euros pour la prévention du VIH chez les femmes

Soutien au développement de microbicides annoncé lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida

BRUXELLES (1er décembre 2006) –Aujourd’hui, l’élan de la recherche en matière de prévention du VIH a progressé considérablement avec l’annonce de l’octroi d’une subvention de 3 millions d’euros au Partenariat international pour des microbicides (IPM), de la part du gouvernement de Belgique. Cette toute première contribution octroyée à l’IPM par le gouvernement belge représente une preuve de soutien considérable pour le développement de microbicides destinés aux femmes des pays en voie de développement.

Comme annoncé à Bruxelles lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida, au cours d’un déjeuner offert par Son Altesse Royale la Princesse Astrid de Belgique, le ministère belge de la Coopération au Développement va verser 3 millions d’euros (3,9 millions de dollars US) à l’IPM au cours des trois prochaines années.

« Nous pensons qu’il s’agit là d’une importante collaboration avec des implications au niveau mondial et cela montre notre engagement envers le soutien de la recherche et du développement en matière de microbicides », a déclaré Monsieur Armand De Decker, le Ministre belge de la Coopération au Développement. « L’IPM travaille déjà étroitement en partenariat avec la société Tibotec BVBA, basée en Belgique, et avec l’Université de Gand pour faire progresser le développement de microbicides et nous soutenons pleinement ces efforts. »

Les microbicides sont des produits vaginaux conçus pour réduire les risques de transmission du VIH lors des rapports sexuels. Un microbicide pourrait prendre la forme d’un gel, d’une crème, d’une pellicule, d’un suppositoire ou d’une éponge, ou bien être intégré à un anneau vaginal diffusant progressivement le principe actif. Un microbicide pourrait aussi exister sous une nouvelle formulation et utiliser une méthode d’administration restant encore à inventer.

« C’est avec une profonde gratitude que l’IPM accepte cette aide généreuse et prévoyante de la part du gouvernement de Belgique », a déclaré le Dr Zeda Rosenberg, Directrice générale de l’IPM. «Les femmes des pays en voie de développement ont un urgent besoin de microbicides permettant de prévenir l’infection au VIH, et cet engagement nous rapproche encore davantage du jour où ces microbicides deviendront une réalité. Je suis fière de marquer cette journée ici, en Belgique, où le gouvernement belge et nos partenaires à Tibotec, l’Institut de médecine tropicale, l’Université de Gand et d’autres ont fait preuve d’un grand leadership en matière de microbicides. »

« L’annonce belge vise le long terme et servira à encourager la recherche et le développement de microbicides qui profiteront au monde en voie de développement », a déclaré le Dr Paul Stoffels, Président de la branche Recherche et Développement internationaux du groupe pharmaceutique Johnson & Johnson et co-fondateur de Tibotec. « La Belgique et ses habitants ont joué un rôle unique par leur soutien politique, financier, technique et moral dans cet important effort. »

Le TMC120, aussi connu sous le nom de dapivirine, est un composé actuellement en cours de développement comme microbicide. En mars 2004, l’IPM a signé un contrat de licence non exclusif avec Tibotec Pharmaceuticals, Ltd. (une filiale de Johnson & Johnson), basée en Belgique, pour développer la dapivirine (gel de TMC120) sous forme de microbicide. L’IPM étudie actuellement la dapivirine dans des essais d’innocuité humaine et un essai d’efficacité est en cours de préparation. L’IPM a également réalisé des études d’innocuité de dapivirine contenue dans un anneau vaginal.

Plus de femmes adultes que jamais encore auparavant vivent désormais avec le VIH, selon un nouveau rapport du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) rendu public le 21 novembre 2006. Les 17,7 millions de femmes vivant avec le VIH en 2006 représentent une augmentation de plus d’un million par rapport à 2004.

« Le gouvernement belge doit être félicité pour sa reconnaissance du besoin vital d’expansion des options de prévention du VIH, en particulier pour les femmes », a noté Rebekah Webb, coordinatrice européenne de la Campagne mondiale pour les microbicides. « En tant que mouvement civique pour la recherche sur les microbicides, la Campagne mondiale a travaillé dur pour faire en sorte que les décideurs politiques reconnaissent le rôle vital que pourraient jouer de nouveaux outils dans l’aide apportée aux individus pour leur permettre de se protéger eux-mêmes contre le VIH. Cela fait plaisir de voir cette réponse. »

Le gouvernement français a également promis, pour 2006, une toute première subvention de 200 000 d’euros (0,26 million de dollars US) en soutien aux efforts de recherche et de développement de l’IPM en matière de microbicides.

En annonçant cette décision, Philippe Douste-Blazy, le ministre français des Affaires étrangères a décrit l’IPM comme ayant un rôle important à jouer dans la lutte contre la féminisation du sida, dans les pays en voie de développement. Il a également déclaré que, à sa demande, les organismes scientifiques appropriés en France travailleraient conjointement avec l’administration et avec la société civile, afin de mieux prendre en compte un problème qu’il juge comme étant « extrêmement important ».

Les annonces de la Journée mondiale de lutte contre le sida suivent de près l’annonce faite, début novembre, par le gouvernement néerlandais, de l’octroi d’une subvention de 12 millions d’euros (15,7 millions de dollars US) à l’IPM sur quatre ans. Les gouvernements de l’Irlande, de la Norvège et de la Suède ont également fourni un soutien accru à l’IPM depuis le XVIe Congrès international sur le sida qui s’est tenu à Toronto en août 2006. Parmi les autres donateurs de l’IPM, on compte le Canada, le Danemark, le Royaume-Uni, les États-Unis, la Commission européenne, la Fondation Rockefeller, la Fondation Bill et Melinda Gates et la Banque mondiale.

À propos de l’IPM
Le Partenariat international pour des microbicides (International Partnership for Microbicides) a été établi en 2002, dans le but d’empêcher la transmission du VIH chez les femmes des pays en voie de développement en accélérant le développement et l’accessibilité à des microbicides vaginaux. En analysant les composés, en concevant des formulations optimales, en établissant une capacité de fabrication, en développant des sites d’essais et en menant des essais d’efficacité à grande échelle, l’organisme œuvre à améliorer l’efficacité de tous les efforts, dans le but de développer et de délivrer des microbicides sûrs et efficaces pour les femmes, dès que possible.