Journée mondiale du sida : femmes, filles, VIH et sida

Bruxelles – Le Partenariat international pour des microbicides (IPM) se joint à ses collaborateurs et collègues du monde entier pour souligner la 17e Journée mondiale du sida, qui met en relief l’impact disproportionné du VIH/sida sur les femmes et les filles.

« Les femmes et les filles sont le nouveau visage que prend le sida, note Zeda Rosenberg, directrice générale de l’IPM. À la lumière des nouvelles statistiques sur l’épidémie, il est impératif que la recherche et le développement de nouvelles technologies de prévention du VIH pour les femmes, comme les microbicides, continuent de recevoir une attention mondiale et un appui financier rehaussé. »

D’après un rapport publié la semaine dernière par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), le nombre de femmes vivant avec le VIH/sida a augmenté dans toutes les régions du monde. La hausse la plus marquée s’observe en Asie de l’Est (augmentation de 56%), suivie de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale (jusqu’à 48% d’augmentation). Aux États-Unis, le sida fait partie des trois principales causes de décès de femmes de race africaine âgées de 35 à 44 ans. Les taux d’infection parmi les jeunes femmes sont particulièrement élevés. Au Kenya, pour 20 jeunes hommes séropositifs au VIH, on compte 45 femmes qui le sont. En Afrique subsaharienne, 76% des jeunes (de 15-24 ans) vivant avec le VIH sont des femmes de moins de 20 ans.

L’IPM félicite ses donateurs actuels, pour la prévoyance dont fait foi leur appui : les gouvernements du Danemark, de l’Irlande, des Pays-Bas, de la Norvège et du Royaume-Uni, ainsi que la Fondation Bill and Melinda Gates, la Fondation Rockefeller, la Banque mondiale et le Fonds des Nations Unies pour la population, qui appuient financièrement les microbicides par l’entremise de l’IPM.

« La contribution continue de ces donateurs sera cruciale au développement de produits et à la réalisation d’essais cliniques de microbicides », affirme la Dre Rosenberg.

L’IPM se réjouit également des nouveaux engagements financiers annoncés par le Canada et les États-Unis. Ces partenariats sont vitaux pour élargir le bassin des donateurs et faire des microbicides une réalité d’ici cinq à dix années.

Le 30 novembre, l’IPM a co-organisé une importante réunion de ministres européens du Développement et de députés du Parlement européen, pour discuter de l’impact du VIH sur les femmes et les filles et explorer de nouvelles technologies préventives comme les microbicides. La ministre norvégienne Hilde Johnson a souligné l’importance d’investir dans les microbicides et l’IPM. Le ministre britannique Gareth Thomas a discuté de l’impératif de prévenir le VIH en finançant des mesures actuelles comme le condom et de nouvelles technologies comme les vaccins et les microbicides.

Par ailleurs, l’IPM annonce aujourd’hui la création de l’IPM-Belgique, afin de rehausser l’implication des responsables européens des politiques. L’IPM-Belgique est enregistré à titre d’association sans but lucratif en vertu des lois du pays.

L’organisme de Bruxelles permettra à l’IPM et à la communauté des microbicides de solliciter davantage la contribution de la Commission européenne et de l’Union européenne et de rehausser leur sensibilisation à la nécessité de microbicides.

Les microbicides

On appelle microbicide une substance capable de tuer ou d’immobiliser le VIH (le virus responsable du sida). On procède actuellement au développement de formulations variées (p. ex., gelée ou crème) et de divers modes d’application (p. ex., onguent topique ou anneau intra-vaginal qui libérerait le produit sur une période de plusieurs jours ou semaines). Un microbicide offrirait à la femme un moyen de se protéger contre le VIH, en permettant de réduire des écarts fondamentaux qui rendent de nombreuses femmes particulièrement susceptibles de contracter cette infection. Des scientifiques estiment qu’un microbicide pourrait devenir disponible d’ici cinq à dix années et contribuer éventuellement à sauver une génération entière de femmes.

L’IPM

L’IPM a été créé en 2002 afin d’accélérer le développement et l’accessibilité de microbicides pour prévenir la transmission du VIH. Il a pour but d’améliorer l’efficacité de tous les efforts pour fournir un microbicide sûr et efficace le plus tôt possible.